"Il ne s'agissait pas d'attirance ou de jeu. il fallait trouver quelqu'un qui ferait oublier. Oublier la peur. Oublier la violence. Oublier la jeunesse perdue. Oublier le vide. Oublier la nuit qui nous aspirait. Oublier l'idée que nous allions tous un jour disparaître et que d'autres danseraient à nos places sur les mêmes chansons. L'amour semblait compliqué."
C'est l'histoire d'une écrivaine qui lors d'une séance de dédicaces rencontre un lecteur. Il lui offre une vidéo et un CD. C'est le début d'une histoire d'amour à distance, en silence d'abord, puis avec des mots, des paroles, et une deuxième rencontre fantasmée, rêvée, attendue.
Nina Bouraoui a une écriture bien à elle, vive, incisive, douce, organique. Les phrases sont courtes, ciselées, une vraie dentelle délicate et charnelle. Elle retranscrit à merveille l'attente amoureuse, la naissance des sentiments, le manque, la montée du désir. L'image de l'autre, la construction de soi à travers la rencontre, la puissance d'un amour à venir sont des thèmes qu'elle traite avec une vraie maîtrise et que son écriture raconte avec ferveur. Appelez-moi par mon prénom réussit à surprendre avec un thème pourtant bien connu : l'obsession amoureuse qui tend vers le vertige.
Une vraie découverte pour moi qui entendait parler de cette auteure depuis longtemps sans avoir jamais plongé dans son univers.
Appelez-moi par mon prénom, de Nina Bouraoui, éd Stock, 2008
J'ai aussi découvert cet auteur cette année, au travers de son dernier livre, "Nos baisers sont des adieux". J'ai été très déçue par le côté autofictionnel un peu dégoulinant. Je m'étais dit qu'il me fallait lire un autre livre d'elle, où le désir serait peut-être moins obsessionnel. J'avais justement pensé à "Appelez-moi par mon prénom", mais apparemment, le désir y est également une obsession ?
RépondreSupprimerOui, le désir y est une vraie obsession, quasi mystique !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec cette idée d'un peu "dégoulinant", on retrouve cet aspect dans "Appelez-moi par mon préom". Mais j'ai décidé de me laisser porter par son récit, sans m'arrêter au un peu niais, un peu trop envolé, en me disant que c'était un parti pris, et une fois que c'est oublié, la lecture en est plus douce !
Bonjour, je cherche à écrire au rédacteur du blog. Est-il possible d'avoir un e-mail? merci d'avance.
RépondreSupprimerBonjour, vous pouvez m'écrire un mail à l'adresse suivante : leratalapage@gmail.com
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