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mercredi 21 juillet 2010

Mauvaise Base, de Harlan Coben



"Une boisson tropicale à portée de doigts, étalé à côté d'une bombe en bikini, l'eau turquoise des Caraïbes lui léchant les orteils, le sable blanc lui léchant le dos, le bleu du ciel lui léchant les yeux, le soleil plus suave qu'une masseuse suédoise sous haschich lui léchant la peau, Myron était profondément malheureux."

J'avais pourtant juré que l'on ne m'y reprendrait plus. Mais est-ce le soleil tapant, les grains de sables qui se glissent sur la serviette, le besoin viscéral de farniente, le cerveau au repos qui ne demande que du navet facile à lire ? Toujours est-il que je me suis laissée avoir par ce polar qui traînait dans la maison de vacances, avec pour argument principal "Allez, ça va me prendre deux heures, parfait pour la plage, pas de réflexion, pas de question..." Et voilà comment je me suis retrouvée à lire "Mauvaise base" de Harlan Coben, alors que l'ennui que j'avais éprouvé lors de ma dernière lecture de cet auteur n'avais d'égal que celui ressenti face à la grille des programmes de France Inter en été...

Des clichés en veux-tu en voilà, une intrigue sans queue ni tête, un agent sportif qui se prend pour un détective privé et qui coiffe au poteau les policiers incapables de mener une enquête digne de ce nom... L'histoire commence lorsque l'un des joueurs chouchou de Myron Bolitar, le héros récurrent de Coben, est retrouvé assassiné. Toutes les preuves accusent l'associée et meilleure amie de Bolitar, Esperanza. Notre héros et son ami sociopathe milliardaire Win jouent les justiciers et tentent de reconstruire le fil de l'histoire pour innocenter leur amie. Mais leur enquête les mène à un nouveau suspect qui n'est autre que Myron Bolitar lui-même...

Derrière des considérations mal amenées sur la culpabilité, la responsabilité, la vengeance, la justice, la limite entre le bien et le mal, l'intrigue pèche en cohérence et le lecteur regarde le dévoilement de la fin avec soulagement. Harlan Coben se fend d'interminables dialogues entre les personnages amenés d'une manière peu élégante afin de résumer l'intrigue régulièrement, ce qui a pour effet de casser le rythme et d'ennuyer son lecteur plus que de l'éclairer.
Bref, promis juré, plus jamais d'Harlan Coben dans ma pile de livres, plus jamais d'Harlan Coben sur ce blog.

Mauvaise base, de Harlan Coben, éd Fleuve noir, 1999

mercredi 19 mai 2010

L'échappée belle, d'Anna Gavalda




"Nous étions bien. il y avait le glouglou de l'eau, le bruit du vent dans les arbres et le bavardage des oiseaux. le soleil jouait avec la rivière, crépitant par ici, se sauvant par là, torpillant les nuages et courant sur les berges. Mon chien rêvait du bitume de Paname en grognant de bonheur et les mouches nous embêtaient".


Il fallait bien un jour ou l'autre que le rat à la page s'attaque à un navet. L'occasion ne se présentant pas, j'ai provoqué les choses en m'attelant à L'échappée belle d'Anna Gavalda. Non pas que je sois une fervente opposante à l'auteure de J'aimerais que quelqu'un m'attende quelquepart, bien au contraire, j'avais apprécié son premier recueil de nouvelles et j'avais même été touchée par son roman Je l'aimais. Mais le résumé de ce petit livre d'à peine 160 pages m'avertissait déjà de tout ce que ma lecture allait pouvoir avoir d'insipide, d'ennuyeux et de cliché. Ce qui n'a pas raté : L'échappée belle est une bluette sans rythme et sans phrases qui surfe sur la vague de l'écriture des "petits plaisirs minuscules" de la vie, des bons sentiments et des raccourcis faciles.
Garance, Lola, Simon et Vincent forment une fratrie soudée et joyeuse, de celles que l'on retrouve dans le Club des cinq. Lors du mariage d'un cousin éloigné, ils s'échappent et s'octroient une journée de temps volé, s'offrant un retour aux sources et aux souvenirs d'enfance, loin des contraintes du réel et de la vie d'adulte qui pèse.
L'idée de cette parenthèse enchantée est bien sûr tentante, et l'on a envie de suivre cette échappée belle avec sourire et légèreté. Mais je suis malgré tout passée complètement à côté de cette histoire, où la belle soeur est forcément acariâtre, les chiens sont fidèles, les petits frères restent de grands enfants et la grande soeur un modèle de beauté et de poésie.
Trop de stéréotypes servis par un style insuffisant, la légèreté voulue, la nostalgie provoquée par des longues phrases qui n'en finissent plus, sans verbe aucun, cette accumulation de figures de style lassent très rapidement.

Comme la narratrice Garance, "je me suis surprise à patauger dans la guimauve", mais contrairement à elle, je n'ai pas apprécié.

L'échappée belle, d'Anna Gavalda, éd Le Dilettante, 2009