mardi 16 mars 2010

Le Festival de la couille, et autres histoires vraies, de Chuck Palahniuk



"Sur un chemin de terre qui longe la propriété, les bikers participent au concours de morsure de couille. Assise à l'arrière de la moto, une fille doit réussir à planter ses dents dans un testicule de taureau qui pend sur le parcours au moment ou l'engin passe dessous à toute vitesse"


Ce titre ! Une ode à la poésie des partouzeurs... Il va sans dire qu'il est pour beaucoup dans le choix de ce recueil de nouvelles : on y pressent toute la folie, tous les délurés que l'on va y croiser, tout le non politiquement correct. Et en effet, ces vingt-deux nouvelles sont une chronique drôle et barrée des Etats-Unis, une galerie de portraits touchants, choquants, tordus. Comme l'annonce Chuck Palahniuk dans sa préface : "Tous les récits de ce livre concernent nos rapports avec autrui. Les miens avec les gens. Ou ceux des gens avec les autres".

Ce qui fait la force de ce livre, c'est de savoir que tout y est vrai. Ou presque. Des lutteurs aux écrivains ratés, des drogués aux partouzeurs... On se doute que ces histoires sont inspirées de vraies rencontres, à la tendresse et l'humanisme qui s'en dégagent : l'auteur ne juge pas, il pompe la réalité, la remet sur le papier, et nous la présente dans toute sa folie, son absurdité, ses failles et ses passions. Ainsi le festival de la couille, ou Testy Festy existe bel et bien. Le constucteur de château fort Roger DeClement également.

Exhibitionnisme, pudeur, excès, subversion : les personnages délurés du Festival de la couille participent à brosser la description d'une Amérique d'illuminés.
Et Palahniuk nous prouve que la réalité peut être plus imaginative que la fiction : plus forte, puissante, riche, tordue. Il pousse sa réflexion sur la position de l'écrivain, son rôle d'éponge, de pompeur de vies, de parasite d'émotions. C'est Palahniuk qui se dessine en filigrane au fur er à mesure que les nouvelles défilent. En entrant dans l'envers de ses romans, le lecteur se rapproche de l'auteur, une expérience trouble et fascinante.

Et l'écriture ? Dynamique, franche, crue, rythmée. On ne s'en lasse pas.

Le festival de la couille et autres histoires vraies, de Chuck Palahniuk, éd Denoël, 2005

2 commentaires:

  1. Un roman sur lequel je ne me serais pas jetée...

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  2. Je l'ai lu aussi ! Attirée par le titre, au pif. Pas mal du tout, il y a quelques nouvelles qui font découvrir vraiment d'autres mondes !

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