jeudi 10 juin 2010

Sans un mot, de Harlan Coben



"- Salut, Marianne, dit-il.
Elle ne pouvait ni bouger ni respirer. Il s'assit à côté d'elle, leva le poing et la frappa violemment au ventre. Si jusque là la douleur avait été soutenable, à présent elle atteignait une tout autre dimension.
- Où est la cassette ? demanda-t-il.
Et il commença à la massacrer."


Quand on ouvre un livre de Harlan Coben, le ton est donné : efficacité et rythme. Voilà, c'est bien un roman d'Harlan Coben, pas de surprise, le scénario est taillé sur mesure et le suspense savamment orchestré. On sait que l'on ne va pas s'ennuyer, que dans quelques heures ce sera terminé et que durant ce court laps de temps on n'aura lâché son bouquin que pour les urgences avérées, et encore. On plonge dans un Harlan Coben comme on s'installe dans une salle de cinéma pour un bon thriller.
Avec Sans un mot, ça n'a pas manqué : dès la fin du premier chapitre, j'étais entraînée et je n'ai quitté mon livre qu'au dernier mot de la dernière phrase. Efficace vous disais-je !
Alors, si la méthode de Coben est parfaitement rodée, avec un suspense implacable, des personnages bien dessinés et des rebondissements inattendus, j'ai cependant tiqué sur certains points. D'abord, cette manie de plus en plus courante dans les polars de mêler plusieurs intrigues les unes aux autres pour mieux perdre le lecteur et rendre le récit plus dense. Dans l'idée, je ne suis pas contre ; mais c'est en terme de crédibilité que l'histoire en prend un coup. On a du mal à croire que dans un quartier aisé et tranquille de la banlieue de New York, une poignée de voisins soient à leur insu liés par autant de liens farfelus ( avec entre autres l'irruption d'un psychopathe tueur, un violeur, un trafiquant, une belle soeur, un instituteur...). Autre petit détail gênant : le personnage du psychopathe justement, est un peu tiré par les cheveux... Et puis il n'était nul besoin de l'attifer d'une acolyte marquée par les horreurs de la guerre pour le rendre crédible. Ce duo est un peu bancal, dommage.
Mais comme à son habitude, la sauce prend, et Sans un mot se lit dans un souffle, parce que finalement, on n'en demande pas plus à un bon thriller...

Sans un mot, de Harlan Coben, éd Belfond, 2009

3 commentaires:

  1. Je n'ai lu qu'un de cet auteur ("Ne le dis à personne") et il ne m'a pas plu. Tu expliques bien dans le début de ton billet : c'est formaté, fait pour marcher, pour ligoter le lecteur, et moi je n'ai pas pu m'empêcher de voir toutes les ficelles...

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  2. Auteur efficace, souvent brillant mais qui abuse de sa série "Myron Bolitar" qui est inintéressante. Plaisant.

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  3. a la longue, je lui repprochais son manque de surprise, je devinais ce qu'il allait se passer

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