jeudi 8 avril 2010

La littérature jeunesse, pour quoi faire ?



"Dans une société qui a tendance à faire de l'enfant une victime de l'adulte, la littérature jeunesse offre une autre voie, joyeuse et optimiste, où l'adulte n'est plus celui qui menace mais celui qui révèle."


Alors que les voix s'élèvent autour du sort du salon du livre de jeunesse de Montreuil, menacé par les baisses drastiques de subvention, le cinéaste Christophe Honoré prend la parole aujourd'hui dans Le Monde. Son intervention, titrée "Êtes-vous pour une jeunesse sans littérature ?", alarme sur le dédain et l'ignorance que subit la littérature jeunesse en général. Sous-livres, babillage pour bambins, histoires "douce(s) et tendre(s)" sirupeuses : la vision des livres pour enfants est bardée de clichés et d'a priori grossiers. De plus, "une masse de livres idiots fait barrage entre l'enfant et la vraie littérature. Et les parents bienveillants font rarement des bons prescripteurs de livres pour leurs enfants." D'où l'importance de soutenir les initiatives qui proposent d'enrichir et de révéler ce qu'est la littérature jeunesse. Cette passerelle entre le monde adulte et celui des enfants, cette porte ouverte sur la découverte, l'autonomie et le rêve.

Car les livres pour enfants n'abordent pas seulement des histoires de princesse, de licorne ou d'animaux qui parlent. L'amitié, la mort, l'amour, le divorce, les peurs, l'autre : les livres jeunesse apportent des éclaircissement, une ouverture sur le monde, sur les autres, et des réponses à des questions qui se posent en filigrane à un âge où tout est découverte et nouveauté. Ces jeunes lecteurs seront un jour des adultes marqués par leurs lectures de jeunesse.
Dernier exemple en date, d'un adulte ayant gardé son âme d'enfant : Spike Jonze, qui s'est attelé avec talent à l'adaptation du grand classique de sa jeunesse : Max et les maximonstres.

Comme le dit si bien Christophe Honoré, "un enfant touché par la littérature est un adulte sur qui nous pourrons compter".

Nos préférences en la matière ?
Le Petit Chaperon Rouge, classique revisité par Louise Rowe dans un livre pop-up aux illustrations magnifiques.
Eloïse au Plaza, de Kay Thompson, illustré par Hilary Knight, un incontournable depuis 1955, drôle et piquant !
Les albums beaux et profonds de Kitty Crowther, avec un véritable coup de coeur pour Annie du lac, qui avait été récompensé par le prix Baobab lors de la dernière édition du Salon du livre de jeunesse à Montreuil.


A lire sur lemonde.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire